à quoi ressemblera le futur département financier ?

Ces dernières années, le monde du travail a été chamboulé, non seulement en raison de la pandémie de COVID-19, mais aussi par l’incroyable tendance à la numérisation. Le directeur financier a donc lui aussi vu son département changer du tout au tout. 

Si vous lui aviez dit, il y a deux ans, que la clôture mensuelle se ferait entièrement à distance, il vous aurait traité de fou. Depuis lors, les départements financiers du monde entier ont dû se réorganiser, et la clôture peut être facilement réalisée sans que personne ne soit au bureau. 

La numérisation touche aussi de plus en plus le département financier. Les termes micro-services, RPA et low-code ne sont plus réservés aux spécialistes IT ! 

À quoi ressemblera le département financier dans 5 ou même 10 ans ? Quelles autres évolutions pouvons-nous attendre ? Y aura-t-il encore un département financier dans 10 ans ? (Alerte spoiler : selon nous, oui... ;-)).

Bien sûr, nous ne sommes pas Madame Irma, mais nous avons demandé à notre CFO Gerbrand à quoi ressemblera l'avenir du département financier, et nous souhaitons partager ses prédictions avec vous. 

5 prévisions concernant l’avenir du département financier.

Il ne fait aucun doute que le département financier va changer radicalement de visage dans les années à venir. Si aujourd’hui, la plupart des collaborateurs financiers se concentrent sur les chiffres, leur rôle devrait selon nous évoluer vers la fourniture de conseils stratégiques aux entreprises. 

De plus, nous pensons que la numérisation, l’automatisation et le cloud computing vont accélérer cette tendance. 

Nous remarquons d’ores et déjà que bon nombre de collaborateurs font appel au citizen development pour créer leurs propres applications et ne plus devoir passer par le département IT pour cela. Nous pensons que cette tendance est amenée à se développer davantage, avec à la clé la circulation d’un nombre croissant d’applications financières utiles.

Ce dont nous sommes également convaincus, c’est que toute organisation aura toujours besoin d’un département financier performant. Les collaborateurs rempliront peut-être leur rôle différemment, mais il nous paraît inconcevable de supprimer complètement le département financier. Quel que soit le degré d’automatisation des chiffres au sein de votre organisation, rien ne pourra jamais vraiment remplacer le rôle de contrôle et d’équilibrage du département financier.

1. le rôle de l’automatisation.

Le développement IT et le cloud computing ont permis d’automatiser de nombreuses tâches courantes au sein du département financier également. Si les logiciels de gestion sont depuis longtemps très précieux pour le département financier, on assiste aujourd’hui à l’émergence d’outils qui vont au-delà du simple traitement de données. Cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir et générer des applications qui constituent un véritable atout pour le département financier. 

À quoi pensons-nous concrètement ? De nombreux départements financiers optent par exemple pour des outils autonomes destinés à des processus spécifiques, pour lesquels le progiciel ERP n’est pas idéal. Un outil permettant le rapport des dépenses ou l’enregistrement des time sheets, par exemple. Au lieu d’une customisation ERP coûteuse, ces équipes optent pour une solution off-the-shelf intégrée et répondant aux attentes élevées de l’organisation interne en matière d’interface utilisateur et d’ergonomie. 

Car les clients d’un département financier exercent eux aussi une influence sur la numérisation. L’époque où l’on se contentait d’un rapport statique deux semaines après la date de clôture est révolue. Les parties prenantes attendent des rapports en temps réel et veulent pouvoir effectuer leurs propres analyses. La précision et l’indépendance restent les principales caractéristiques d’un service financier performant, mais l’accent repose de plus en plus sur la rapidité et des tableaux de bord de pointe. 

Cette tendance est permise par l’automatisation, et continuera à évoluer dans les années à venir. Que ce soit par le biais du citizen development, de la robotique, des micro-services ou des systèmes connectés (basés sur les API). Si vous optez pour l’automatisation, ne vous contentez pas d’une seule solution, mais renseignez-vous sur les possibilités et les avantages et inconvénients de chaque solution. 

Le rôle important de l’automatisation facilite également de plus en plus le travail à distance. Les employés y ont volontiers recours et attendent de leur employeur un digital workplace à la hauteur. Le département financier, lui aussi, sera de plus en plus géré à distance. Les entreprises devront donc investir davantage dans la cybersécurité.

Mais jusqu’où s’étend cette automatisation ? Pourra-t-on un jour se passer des collaborateurs « humains » et confier la gestion du département financier à des robots ? 

Certainement pas. Nous pensons au contraire que la fonction du directeur financier et de ses collègues va évoluer vers un rôle plus stratégique.

2. la numérisation peut entraîner un rétrécissement du département financier, mais aussi une plus grande diversité.

La numérisation et l’automatisation débarrasseront les employés de certaines tâches (fastidieuses et répétitives). Elles seront confiées à des robots RPA, par exemple.

Lorsque vous avez besoin de moins de personnes dans votre service, vous réalisez évidemment des économies. Certains collaborateurs sont encore nécessaires : le directeur financier, par exemple. Vous avez également besoin de personnes capables de superviser les robots RPA et de procéder à des ajustements si nécessaire. 

Nous sommes convaincus que nous assisterons également à une diversification du département financier. Les comptables et les contrôleurs resteront bien sûr des membres permanents de l’équipe, mais au fil du temps, les architectes de données, les ingénieurs de données, les spécialistes de l’automatisation et autres digital natives trouveront également leur place au sein du département financier et renforceront l’équipe. 

Certaines tâches disparaîtront, les rôles changeront, mais la plupart des fonctions demeureront. Nous avons cependant la conviction qu’un plan de formation judicieux est indispensable pour chaque département financier de demain, afin de faire face à cette évolution des rôles. Le comptable AP devra moins mettre en pratique ses connaissances en matière de TVA. Il devra en revanche affiner ses compétences en communication. Tout comme le contrôleur qui, jusqu’alors, pouvait frimer avec des fichiers Excel complexes, mais qui, demain, devra être capable de travailler dans PowerBI ou d’effectuer lui-même des requêtes en SQL.  

3. le rôle des collaborateurs du département financier sera plus consultatif.

Nous pensons par ailleurs que nous aurons besoin de collègues qui abordent la finance non plus sous l'angle des chiffres, mais plutôt d’un point de vue stratégique. Des collaborateurs qui assumeront un rôle de conseil pour l’ensemble des questions financières, en d’autres termes. Comment voyons-nous cette évolution ?

Les logiciels modernes dans le cloud permettent aux entreprises de gérer et mettre en œuvre en un seul clic des processus opérationnels performants et intégrés. Pour les petites entreprises aux budgets limités, cela leur permet de créer des systèmes solides et évolutifs sans être limitées par la taille ou le coût. Les grandes organisations, quant à elles, peuvent économiser sur le temps et les coûts de vérification, d’enregistrement et de gestion des transactions. 

En outre, nous assistons à l’émergence d’un nombre croissant de modèles de software-as-a-service (SaaS). L’analyse des chiffres et le stockage de données sont ainsi déplacés vers le cloud. Le rôle principal du SaaS dans les entreprises est d’accroître l’efficacité et la productivité.

Les départements financiers ne s’appuieront plus sur des processus manuels pour leurs tâches quotidiennes : les logiciels de gestion et de comptabilité rationaliseront et automatiseront ces processus, élimineront les lacunes et permettront au personnel de se concentrer sur la croissance de l’entreprise.

Comme mentionné plus haut, l’automatisation poussée du département financier entraînera (sans doute) une réduction de sa taille. Nous prévoyons également que le collaborateur lambda de l’équipe financière jouera davantage un rôle de conseiller. Il saisira moins de chiffres et cherchera à mieux les comprendre et à effectuer des prévisions de marché. Les collaborateurs financiers deviendront donc à l’avenir de véritables business analysts.

4. la finance en temps réel : les rapports périodiques passeront au second plan.

La numérisation permettra d’effectuer des prévisions à tout moment. Le cycle financier classique perdra ainsi de sa pertinence. Selon toute vraisemblance, la clôture mensuelle traditionnelle telle que nous la connaissons aujourd’hui cédera la place à l’analyse et aux prévisions en temps réel. 

La distinction entre les données opérationnelles et analytiques disparaîtra aussi progressivement. Les investisseurs demanderont de plus en plus de données et seront donc moins tributaires des rapports mensuels. 

Actuellement, nous constatons encore de nombreux obstacles dans la technologie du traitement des données. Les rapports sont établis chaque mois parce qu’il n’y a pas d’autre façon de procéder. Lorsque les informations seront accessibles à tout moment, le département financier ne s’appuiera plus sur ces cycles traditionnels. Les collaborateurs financiers disposeront ainsi d’une plus grande marge de manœuvre pour élargir leurs analyses et fournir des conseils sur la base de ces informations.

5. un modèle de données intelligent et prédictif pour chaque entreprise.

L’utilisation de modèles de données est également en plein essor. Nous sommes convaincus que chaque processus prédictif ascendant (concernant le chiffre d’affaires, le fonds de roulement, les bénéfices, etc.) peut aujourd’hui être mis en échec par un modèle de données bien huilé. Cela requiert une forte interaction entre le contrôleur traditionnel, qui connaît parfaitement les rouages des activités grâce à son expérience dans l’entreprise et le secteur, et un data architect. 

Cette affirmation n’est pas fondée sur la montée en puissance de l’IA, mais bien sur la disponibilité de bien plus de données internes et externes. Le rôle des data engineers dans ce domaine ne peut être sous-estimé. C’est pourquoi nous aimerions vous donner ce conseil : investissez aujourd’hui dans les données afin de permettre la numérisation de demain !

conclusion.

Les changements seront nombreux dans les prochaines années. L’automatisation jouera un rôle encore plus important dans les départements financiers, modifiant les tâches et nécessitant un éventail plus diversifié de collègues. 

Dans le cadre de ces automatisations, il est important de choisir la technologie adéquate. Ce que l’entreprise A a résolu avec la robotique pourrait être mieux traité dans votre entreprise en élaborant une interface entre deux systèmes existants ou en utilisant un micro-service ou une application low-code. 

L’avenir de la finance nous réserve clairement bien des surprises. Mais selon nous, de bonnes surprises.

Nous vous aiderons volontiers à définir ou mettre en œuvre une stratégie numérique, afin de préparer votre département financier pour demain dès aujourd’hui. N’hésitez donc pas à nous contacter. Nous serons heureux de prendre place autour d’une table avec vous !